à lire absolument et tout de suite….
TOUR DE PARIS 2004
…Mi-avril, à Véliplane on reparle du Tour de Paris, une classique avec le déplacement à Blois. La date prévue : le 2 mai si la météo…, zut !, j’ai déjà quelque chose ce jour là, pas de chance, pourtant j’aurais bien aimé. N’en parlons plus, d’autant, que si la météo nous jouait des tours, je ne suis pas libre le dimanche suivant. En effet, le 2 mai est pourri ; le 9 ne sera pas engageant non plus, ce qui nous donne une chance pour moi d’en être, enfin. Ma fille, téméraire en diable ( elle n’a jamais volé en ULM et pétoche en avion…) décide de m’accompagner malgré le lever hyper matinal (rendez-vous au terrain à 7h, de la folie..) Si les comptes sont bons nous devrions être 37 personnes pour 19 machines : 8 trois axes et 11 pendules, quelle armada, on n’a jamais vu ça ! La préparation de la navigation s’avère quelque peu délicate pour ne pas dire hésitante car nous allons tutoyer des TMA, des CTR, des zones ceci des endroits cela.. : départ vers le Plessis-Belleville, changement de cap pour atteindre Persan-Beaumont on nous sommes attendus avec des recommandations précises de ne pas survoler un tas de petits bleds environnants qui n’aiment pas le bruit des avions, ni celui des ULM, faudra être précis.
Là nous prendrons un petit café et nous repartirons vers Houville la branche (Est de Chartres) pour déjeuner. Ensuite, Mondreville (site des championnats de France 2004) puis retour vers Meaux. 350 km, environ 5 heures de vol..| Le 16 à 6h, le réveil !! vite le temps : il semble super beau ça console de se lever si tôt ce qui est inhumain pour un retraité. Nous arrivons à 7h30 au terrain, toutes les machines ou presque, sont sorties, personne ne m’a sorti mon pendule, dommage !!!.
Briefing rapide, recommandations, café, pré-vol, etc. nous décollons vers 8h45 avec un vent de N-NE déjà établi aux alentours de 20 km/h, ça promet. Ma fille ne dit rien, j’essaie de lui expliquer ce que je fais afin de lui faire partager les plaisirs et déplaisirs du vol en pendulaire. Je réaliserai quelques jours après que je n’ai même pas envisagé l’hypothèse d’un retour rapide au cas ou elle « calerait », je dois être innocent ou père indigne, au choix.
Les premières minutes sont correctes, ça remue sans plus, les messages radio sont nombreux, 18 machines au départ c’est du mouvement. Nous passons très vite sur 123.45 pour pouvoir bavarder entre collègues et pour ne pas entendre Hassan qui se vache au bout de quelques minutes en panne de moteur !!! Nous aurons de ses nouvelles à Persan : tout est OK, pilote et machine.
deux pendules en vue
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Le changement de cap à la verticale du Plessis me permet de bien voir ce vers quoi nous allons : un nuage gris-noir qui part du sol et monte assez haut : feu de brousse ? pollution ? à moins que ce soit Chirac qui ait mis le feu à l’Elysée pour l’interdire à Sarko ? |
| Blague à part, je me demande si la météo qui nous promettait le grand beau ne nous a pas fait une blague et je me pose sérieusement la question d’un retour vers Meaux car 5 à 6 heures de brassage ne me tentent guère.
Passage sur la fréquence de Persan pour entendre Alex qui propose d’atterrir sur la 05 plutôt que sur la 10 compte tenu du sens et de la force du vent. Belle initiative, je confirme et me précipite derrière un pendulaire qui s’aligne sur cette piste. Accueil sympa de la part des « autochtones » qui nous aident à parquer l’armada, inspection rapide de la bête volante, visite du bar, café, biscuits. Il semble que nous ayons parmi notre horde un estomac récalcitrant, deux manquant : Hassan « vaché » en sortie de Meaux et un autre qui aurait du nous rejoindre si j’ai bien compris.
Les nuages bas défilent à grande vitesse mais s’éclaircissent, et une heure plus tard environ, nous recréons notre embouteillage pour décoller vers une antenne sur une colline vers Méru au NO de Pontoise.
Certains, riches, sont équipés de GPS et ont paramétré leurs appareils pour atteindre cette marque de parcours, c’est un peu rassurant car l’air est encore chargé d’humidité et la visi pourrait être meilleure…
Lignes HT, voies de chemin de fer, autoroute A15, la carte et la vison du sol comportent des similitudes… D’autres pendulaires balancent leurs ailes dans les turbulences devant, à droite, à gauche, peut-être au-dessus ??? C’est à la fois rassurant et inquiétant, ma passagère assure une veille et les photos.
Une antenne loin sur la gauche ? c’est quoi ce délire ? Elle n’est pas à sa place ni sur une colline, je l’ignore, les autres font pareil : soit nous sommes tous dans l’erreur, soit nous avons raison ; le temps de vol depuis Persan ne correspond pas non plus, même avec du vent arrière de trois quarts. Continuons. Enfin la « sainte colline » équipée d’une magnifique antenne se dessine dans la grisaille, jamais je n’aurais cru pouvoir apprécier autant cette horrible chose qui se dresse vers le ciel ! Je trouve ça presque beau tellement je suis content de savoir que je vais pouvoir piquer vers le Sud !! Cap 180° vers Mantes la Jolie, l’usine de Porcheville. Une fois encore je suis étonné de découvrir dans le lointain mes objectifs, pourtant la visibilté n’est pas terrible : brume légére, nuages bas, malgré cela je devine la centrale et ses cheminées, la ville à l’Est de cette centrale, c’est bien Mantes. En bon terrien je m’étonne encore de cette possibilité que donne une altitude, même faible : voir loin. En effet, lorsqu’on est au sol il y a toujours quelque chose qui bouche l’horizon et mon cerveau, bien habitué à çe phénomène se contente de ce qui l’entoure et ne cherche pas plus loin ; ceci fait qu’à chaque vol je suis étonné, ravi de voir loin.
C’est toujours ainsi : la préparation de la nav permet de définir quels repères je vais devoir trouver au sol, et, à chaque fois, je suis émerveillé de les découvrir toujours plus tôt que ce que je pensais… La « patrouille » diminue en nombre, quelques appels radio ne déclenchent pas beaucoup de réponses, ma passagère occupe son temps à photographier et à localiser le plus possible de machines et à la question « ça va ? » la réponse est invariable : « ça va ! », même mourante de froid elle ne se plaindrait pas et pourtant il ne fait pas chaud. Un trois axes nous double loin à droite, nous passons au-dessus d’un golf et d’une base nautique, la Seine est dépassée, tout ça assez vite car le vent nous aide.
Maintenon et son Château ? Oui ?, Non ? Nous décidons que oui et pensons être sur la bonne route. Je navigue avec deux cartes : OACI et Michelin et cet assemblage d’informations me rassure : la forme des boucles de la Seine, la distribution des routes dans le paysage, la forme des villages… c’est vraiment du vol VFR !
Tellement VFR, que, concentré sur la découverte de Chartres qui devrait se trouver quelque part à ma droite et que je ne vois pas, je me reveille au-dessus d’une plate-forme très active de planneurs, il y en a même un tiré par un avion entrain de quitter le sol !!!! Je n’ai rien noté sur mon log de nav ! Surprise !!!, la carte me renseigne et me donne la fréquence, je me dépèche de bredouiller quelque chose avec » pendulaire…bla bla, gloups, hugh, verticale, houville la branche… » des êtres civilisés, courtois me disent « tout droit de l’autre côté de l’autoroute »….
C’est vrai, ces petits hangars, cette fermette, cette étendue d’herbe tondue, ça doit être là, un coup d’œil sur la manche un peu de vent arrière et youpi !! on s’aligne face à l’est. Technique bénie de prise de vitesse, qui me donnera de quoi atterrir en effaçant la pente, non négligeable, en face de laquelle je me trouve !!!
Cette particularité n’est pas signalée dans Nav 2000. Le soleil est de la fête mais il ne nous a pas permis de bien voir Chatres et sa cathédrale, dommage. Une ou deux personnes font parquer notre caravane et un pirate genre « easy rider années 60 » nous conduit vers le saint des saints pour l’apéritif, on commence à se réchauffer. C’est marrant, je ne suis pas surpris de voir tout ce monde arriver, comme si c’était naturel, en fait j’ai tort : il nous manque un pendulaire et un trois axes. Les téléphones portables nous aideront à savoir que le pendulaire n’a pas quitté Persan et ensuite que le 3 axes s’est égaré du côté d’Ablis. (il nous rejoindra pour le café !!)
Déjeûner, sieste au soleil pour se réchauffer ( n’est-ce pas Dood ?), nous repartons pour traverser la Beauce et atteindre le Gatinais. Le silo de Pithiviers, Puiseaux avec sa toile d’araignée de routes, le hangar bleu de Mondreville, voilà de quoi ne pas se perdre d’autant qu’avec l’escadrille qui se déplace comme nous « ça baigne ». On survole un planneur vaché, quelques tracteurs et La Cailletterie est en vue.
Alors la, grand spectacle ! je me sens soudain important quand je suis guidé au sol par un batman qui m’indique ma place de parking ( je n’ai pas de monnaie, pourvu qu’il ne se mette pas à me faire le pare-brise !!!) et que je découvre des barrières et du public !!! Bien sûr tout cela est pour les championnats qui se dérouleront ici la semaine suivante.
Un pot, quelques discussions et on repart vers le nord, face à un affreux vent de 15 à 35 km/h qui nous ralentit suffisamment pour me permettre d’admirer la forêt de Fontainebleau à 55, 60 km/h avec des vaches petites et mal foutues et un cône de sécurité toujours à 1000 km derrière…Je prends la décision de ne plus JAMAIS passer par ici, pendant ce temps Dood prend des photos et profite du paysage. 50 minutes, voire 55, c’est ce qu’il faut habituellement, là, nous mettrons 100 minutes pour ce petit bout de vol ! Affreux !!! Malgré ce dernier bord face au vent, les souvenirs de cette journée resteront gravés en douceur dans ma mémoire, (dans ce qui reste !!!).
J’ai fini d’écrire ces lignes le 22 juin 2004 avec le souvenir d’un charmant garçon qui nous avait accompagné avec des éléves dans cette nav, je lui dédie ces quelques lignes à la gloire de l’ULM
Esbly le 22 06 2004 J.F…………