d’Alexandre lâcher le 05 01 08 sur Bingo 582.
Voler a toujours été un désir. J’ai donc commencé des cours il y a une bonne dizaine d’année sur Robin en vue d’obtenir mon PPL. Malheureusement, j’ai du interrompre cette formation au bout de 3 heures de vol du fait d’une profession plus que chronophage. Au printemps 2007, je me suis dit que je n’avais pas le droit de passer à côté d’une telle passion et me suis remis en quête d’un aéroclub.
Après avoir pas mal réfléchi, j’ai rapidement compris que l’ULM présentait bien plus d’avantages et de flexibilité que l’aviation. J’ai donc fait le tour des bases autour de Paris dans le but de trouver celle ou j’allais entreprendre ma formation. Après en avoir vu plusieurs, je suis arrivé chez Véliplane et là j’ai tout de suite compris que j’avais trouvé ce que je recherchais. En plus d’une formation très sérieuse, dispensée sur une base (Meaux-Esbly) très complète, j’ai tout de suite senti dans cet aéroclub une réelle sympathie et une grande chaleur humaine que ce soit de la part de l’équipe comme des membres.
Me voila donc inscrit avec un premier but (car je crois que l’apprentissage de l’aviation n’est qu’une succession de buts…) à savoir voler seul. En même temps, même si j’en éprouvais le désir, je n’étais pas vraiment pressé, la présence d’un instructeur a quand même un côté sécurisant.
Bref, j’enchaine donc mes leçons en y prenant toujours un réel plaisir, même si mes atterrissages étaient toujours trop comme-ci ou trop comme-ca, la bille pas toujours parfaitement au milieu, et j’en passe… Jusqu’à aujourd’hui, ou après avoir fait une heure de tours de piste, Christian, que je remercie au passage pour sa patience et sa gentillesse, me dit à ma grande surprise et stupeur qu’il descend mais que moi je repars… seul… !!!
Ca devait bien arriver un jour, mais là ça a été soudain (merci d’ailleurs de ne pas m’avoir lâché en me prévenant une semaine à l’avance ce qui m’aurait probablement empêché de dormir…) donc pas le temps d’appréhender, radio, roulage, sécurité et hop, gaz à fond…
Je pensais que je serais partagé entre plaisir et peur, en fait pas le temps de se poser de questions, ni même de jubiler, concentration sur les paramètres, sur le vol en général et application des automatismes appris. Avec toutefois une sensation de bonheur intense de se savoir seul en haut pour la première et ça, c’est vraiment fabuleux.
Au retour, la presse est là…, Geneviève immortalise ce grand moment et c’est là aussi, lorsque la tension redescend, que j’ai vraiment réalisé que ça y est, j’étais lâché… Et maintenant, comment m’empêcher de penser à tous ces vols qui m’attendent… essayez et vous ne pourrez plus vous en passer…
Alexandre, le 6 janvier 2007.
Bons vols à toi et pour très longtemps, nous aussi on t’apprécie beaucoup !
Le 24 Novembre 2007…Jean-Michel, mon premier vol solo…..
Les commentaires en italique et entre parenthèses sont de l’instructeur (c’est la première fois qu’il s’initie comme cela dans un texte, mais c’est pour la bonne cause !)
Une fois, Deux fois, trois fois j’ai beau tourner la tête à droite, le siège passager demeure vide et c’est bel et bien, mon premier vol solitaire à bord du Super Bingo 2 temps.
Mes premières heures de vol et d’apprentissage, l’ont été à bord du Coyote, mais il est parti faire le bonheur d’autres pilotes sur une autre base et aujourd’hui, je suis à bord du Bingo. J’attendais ce jour tout en le redoutant un peu…
Après quelques tours de piste en compagnie de Franck, ça va très vite, un passage au bureau de Serge, remise du papier qui m’autorise à voler seul à bord, dernières recommandations, ultimes vérifications du Bingo et me voilà seul à bord.
Je ferme la porte, boucle la ceinture, magnétos, contact gaz au ralenti allez je démarre. Bon avant tout j’écoute l’ATIS sur 126.72, j’ai bien enregistré, ok passons sur 120.15 et faisons notre annonce. Aïe Aïe Aïe, y’ a un trafic aujourd’hui faut que je me glisse dès qu’il y a un blanc. Comme un fait exprès c’est serré, allez je me lance, Je dis bonjour et j’attend… il ne m’a pas entendu… je recommence comme ça plusieurs fois et le 4eme est le bon. (Tu as dû foutre un brave bordel sur la fréquence, on en reparle de vive voie !!!)
C’est pour moi, je demande la permission de rouler après avoir consciencieusement expliqué mes intentions de vol, ma localisation etc…. je comprend de travers et sais pertinemment qu’il y a un problème, je collationne et on ne me dit rien, alors je roule vers la 34 alors que c’est la 07 qui est en service, et j’ai entendu 34 mais bon. (Tu aurais dû entendre VIA la 34 gauche….)
Je roule sur le taxiway direction la piste 34…Je stoppe. Allez c’est le moment du CAÏN. A haute voix Je passe en revu la check list. Je suis calme mais pas tranquille ; à la radio ça continue avec la 07. Le vent est presque nul, bon on verra bien. Je m’annonce prêt en 34 et bien sûr on me dit gentiment que c’est la 07 en service. Demi-tour sur le taxiway pour rejoindre la 07, me sentant un peu couillon. En fait j’ai su après que je devais allez vers la 07 en roulant sur la 34 ça commence fort…
Me voici derrière un autre appareil. Y’a vraiment beaucoup de trafic, le ciel est dégagé et nous sommes nombreux à vouloir voler ce samedi après midi. L’avion de tourisme qui me précède n’a toujours pas le feu vert pour s’aligner, les touchés et les posés se succèdent. J’annonce que je suis prêt. J’ai le temps de repasser en revue les instruments. 5 minutes plus tard, qui me paraissent le double, ça y est c’est à lui de décoller. Il s’aligne, s’élance et décolle rapidement. Je pousse la manette des gaz, et prend sa place en attente au bord de la 07. Pas le temps de dire ouf… La tour m’annonce « vous êtes prêt Delta Roméo, alignez vous et décoller sur la 07 droite », je collationne, me rend rapidement au centre de la piste. Roue avant bien droite à peine arrêté, gaz à fond manche au ventre, (quand je volais en paramoteur, c’était bras hauts et gaz à fond) la roue avant décolle rapidement du sol, je repousse un peu le manche, les roues arrières décollent à leur tour, je prend de la vitesse bien à plat, tout se passe bien, tire sur le manche pour prendre vite fait de l’altitude, et là ça grimpe vite, je suis rapidement à 940 pieds…. (C’est à 920 pieds que l’on doit arrêter de monter, misère !!!)
Je réduis les gaz. ça y est du pur bonheur c’est parti pour quelques tours de piste. Je surveille l’altitude, la vitesse et suis très attentif car dehors y’a du monde et la radio n’arrête pas. Je me sens bien, décontracté, déjà le premier virage à gauche, la bille, l’altitude, la vitesse tout est correct j’admire le paysage. Y’a toujours personne sur le siège passager, et j’ai un petit sourire de satisfaction, j’aimerais pouvoir décrire toutes les émotions que je ressens là maintenant. Avant de pouvoir en parler à qui que se soit, 2eme virage à gauche, je suis vent arrière, personne à la radio j’en profite pour m’annoncer, je collationne, je suis N°3 c’est ok j’ai visuel sur le précédent.
Je continue de piloter sereinement c’est le moment de virer à gauche une nouvelle fois, tout se passe bien. Un nouveau coup d’œil sur les instruments, c’est toujours ok, je pense déjà à l’atterrissage qui se profile, ben oui voler c’est super mais faut bien se poser un jour, et le siège passager est toujours désert, allez aucune raison de m’en faire, le vent est nul, la visu parfaite, le Bingo ronronne et j’ai reçus une formation qui va bien. Allez dernier virage à gauche, annonce à la radio, je suis autorisé sur la 07 gauche, je coupe les gaz, et descend vers la piste mes pieds gèrent bien l’alignement tout est ok et sans me faire peur je fais mon premier touché seul à bord, ce n’est pas un kiss landing mais satisfait, je remet les Gaz à fond et c’est reparti… quelques tours de piste plus tard j’entame un complet et regagne le hangar Véliplane. Voilà c’est un résumé simpliste afin de partager brièvement les nombreuses émotions de ce premier vol tout seul à bord (ben oui le siège passager est vide) d’un ulm multiaxe.
Grâce à la formation que j’ai eu, je n’ai pris que du plaisir, lors de ce premier vol en solo, pas d’angoisse. Prochaine étape, l’emport passager, pour partager en temps réel avec la femme que j’aime ces moments d’émotions. Avant d’aller fêter ça, je tiens sincèrement à remercier toute l’équipe du Véliplane club.
Trisachin qui fut mon 1er instructeur, Xavier qui est basé ailleurs maintenant, Gérard qui parle fort et clair, Franck qui va bientôt pouvoir regagner la Corse qui lui manque tant et on le comprend, et bien sûr Serge, chef pilote à l’accent du midi, chef d’orchestre de ce petit monde. Merci à Geneviève qui fut mon premier contact au téléphone avec le Véliplane Club, passionnée tout comme Serge son mari par l’univers de l’ulm.
Merci encore à vous tous Instructeurs, pour votre patience et vos compétences qui me permettent aujourd’hui d’écrire ces quelques lignes. Merci à tous les pilotes de pendulaires, de 3 axes et autres machines volantes du Véliplane Club, car j’ai du plaisir en l’air bien sûr, mais aussi au sol à partager cette passion avec vous, sans frime, simplement, sérieusement sans se prendre au sérieux, et toujours dans la bonne humeur. Bon je pourrais en écrire une tartine mais maintenant on va fêter ça.
Champagne !!!!!
Jean-Michel Bartenay
Merci à toi Michel, car c’est aussi une joie et un grande satisfaction de lâcher un élève pour nous autres Instructeurs, c’est un plaisir du travail accomplis, voles bien, voles longtemps et vole prudemment. Serge
de Joël le 1er novembre 2007
Un petit bonjour à tous de la part du nouveau troisième pilote de FoxeuMaïïïïkébéc¨. Philippe, Jean pierre et…Joël. Premier vol solo le 1er novembre fête de tous les Saints. Une montée à cheval sur l’éther dans un ciel gris, plombé et sans brise…Plus près de toi…… mon Dieuuuuu !!!!……Plusieurs tours de piste, le cœur palpitant et un grand bonheur. » Enfin seul, la liberté d’un mécréant…..Le moteur à pleine puissance je pousse ma barre en butée, petit palier, montée initiale parfaite et bien entendue dans l’axe. Le papillon plane. « Fox Maïïïïkébéc début de vent traversier pour des tours de piste rapprochés 34…..oui, oui, oui…… « MK dernier virage pour un touché 34G »……oui, oui, oui « je rappelle en début vent arrière »…..sans faute, sans faute. Je n’entendrai plus la douce voix de Serge dans le casque « Mais qu’est-ce que tu fous Joël ». « Ce n’est pas possible » « Tu me réponds oui alors que tu n’as même pas compris ce que je te disais »… « Et ton palier où il est, comment veux-tu que je te lâche dans ces conditions », « Merde tu descends, ne relâche pas tes gaz, Joël merde regarde ton vario », « Et ta base, où elle est, dis moi où elle est…fait moi enfin un travail propre »…. Bon je reconnais, voler avec moi c’est courageux Serge. Merci pour ta patience, je suis heureux et pas qu’un peu fier d’avoir fait mon apprentissage à tes côtés sur ce qui fut ta machine la fameuse « Star Strek III 912 XXL »…Elle est belle dans le ciel à dessiner des arabesques. Salut à tous les artistes exigeants, aujourd’hui je suis un nouveau petit Saint parmi les Saints….. Merci à tous…..champagneuu…..l
de Arnaud début Juillet sur Coyote 912
Nous sommes le 07/07/07 et il paraît que ça porte bonheur… en tous les cas, ce samedi matin je me rends au Veliplane pour un cours avec Christian qui m’avait dit la semaine d’avant « ben ouais, ce serais pas mal que tu sois lâché pour la fin du mois de juillet ». Je lui ai répondu « oui, oui », pensant que ça arriverait mais pas encore maintenant…
Cette leçon du samedi matin fut très agréable, météo impeccable, quelques touchers pas trop mal réussis sur la 16 droite ; et en roulant pour rentrer au parking, Christian me dit : « tu reviens ce soir pour être lâcher, ce sera plus calme et la 34 devrait être en service pour une finale plus facile » Hein, quoi, moi lâcher ce soir ? mais non, enfin si euh… c’est super…mais je ne m’y attendais pas aussi vite.
Je prends rendez-vous vers 19h00 et lorsque Christian me revoit, il me dit « alors, t’as envie d’être lâché ce soir ? » je lui réponds que oui, et nous revoilà parti avec le Coyote faire 2 ou 3 tours de piste, un encadrement et un complet. Au moment de dégager la 34 gauche, j’entends Serge à la radio, qui était en vol, demander à Christian : « alors c’est bon, on peut le lâcher ? » et à Christian de répondre « oui, c’est bon », « il faut lui faire un papier alors ». Et là, le stress a commencé à monter prenant conscience que j’allais piloter, seul à bord, ce bon vieux Coyote. Je repensais alors à mes débuts sur le Baba « montée à 90km/h, croisière à 110 et descente à 90 » sur lequel j’ai dû faire une dizaine d’heures (et oui, j’ai commencé à voler il y a un peu plus de 2 ans !…) et puis le Sky 582 rouge et bleu qui n’est plus là, et le Sky blanc à manche central et instrumentation électronique à laquelle je ne m’y suis jamais fait…pour manque d’entraînement dira-t-on… et puis ce fameux Coyote, super à piloter, vif, rapide, maniable…
A ce moment, je rencontre Didier (passionné d’Avid Flyer, d’ailleurs il en a deux pour le moment !…) à qui j’informe que je vais être lâché dans quelques instants et il me dit que c’est super et que ce sont des bons moments et il me prévient : « surtout en finale, comme tu sera seul, coupe les gaz bien avant, car le Coyote ne voudra pas se poser, tellement ça plane bien quand on est beaucoup plus léger (…sans instructeur…) ».
Bon, fini de rêvasser, Serge m’emmène dans le bureau, me fait le fameux papier d’autorisation de voler seul à bord, me fait ses dernières recommandations et retourne dans son ordinateur, car demain c’est le Tour de Paris… Je me retrouve donc seul avec ce papier dans les mains et le Coyote qui m’attendais sagement, là où je l’avais laissé quelques instants plus tôt.
Je l’écarte un peu pour ne pas souffler un pendulaire et monte à bord. Christian m’avait auparavant bloqué son casque, verrouillé sa porte et noué sa ceinture pour éviter que tout cela ne me gêne en vol.
J’attache ma ceinture, j’essaye de mettre la commande de parachute autour du cou et je m’emmêle les crayons avec le casque, le parachute et la ceinture… ça commence bien. Une fois ça réglé, je démarre le coyote encore chaud, fait ma procédure radio en bafouillant un peu, et en précisant bien que c’est pour un lâché… et c’est parti pour la 34 gauche. Je m’arrête, je fais mon fameux CAIN… à voix haute pour me sentir moins seul et m’annonce « DW prêt 34G ». « Alignez-vous et décollez DW », je crois que c’est pour moi et que c’est le moment d’y aller…Je m’aligne, marque un petit temps d’arrêt, et puis… gaz à fond avec le manche au ventre. En très peu de temps, la roue avant se soulève, je rends la main et je fais mon pallier et puis montée à 60mph avec un taux impressionnant de 1000pieds/mn, j’arrive à 920pieds bien plus vite que d’habitude, et là… c’est magique, on est seul à bord, avec une sensation de liberté incroyable, on vole… les petites maisons, les champs, les routes défilent sous les roues du Coyote.
Je m’annonce en « vent arrière 34 pour un toucher », j’étais seul dans le circuit (à part un avion de voltige rouge qui volait sur le dos au ras de la piste !…) et j’ai la 34 D. Comme on me l’a dit plein de fois, je coupe les gaz après le dernier virage, et là je plane à 60, en visant le seuil de la piste, courte finale, pallier de décélération et un toucher impeccable (à mon goût), je savoure ce premier tour de piste super et ce toucher pendant un quart de seconde, et puis gaz à fond pour redécoller. J’en ai fait 3 autres et puis un complet en 34G. Et là ça y est, on se dit qu’on est un pilote, et qu’on va avoir notre brevet pour pouvoir voler en toute liberté. C’est magique…
Je remercie Serge et tous les instructeurs avec qui j’ai pu voler, qui m’on transmis leur passion, leur petit truc pour voler en sécurité ainsi que la rigueur dont il faut faire preuve, même si parfois on a l’impression d’avoir affaire à une bande de joyeux lurons…
Bons vols à tous…et volez ultra-léger.
commentaire de Serge : dommage que tu es manqué de régularité car nous t’aurions laché bien avant !!! bons vols à toi et merci pour ton texte………..
Texte de Sandra (peu de femmes pratiquent), sur Coyote 912
Tu es assez exigeant Serge…. Et puis je ne sais pas si je veux partager avec tout le monde mon premier vol. Tu comprends ?
C’est que depuis Novembre on en parlait du lâché. Et puis les conditions en région parisienne… ce n’est pas la Provence pas vrai ? Alors je me suis mise à penser qu’on me parlait de lâcher pour me motiver…pas que j’arrête, tu vois ? Peut être que je n’y ai plus trop cru. Et puis j’avais souvent Christian comme instructeur. C’est rassurant un instructeur. Un p’tit sourire en bout d’aile et une bonne sécu à mes cotés… tu vois ? Alors mes premiers pincements… je les ai mis au rancard et je faisais mes tours de piste comme une bonne élève.
Et puis samedi on est venu avec J-B. Déjà lâché lui ! Donc on est venu.
De la brume…. C’est décidément plein de flotte ici. De la brume. On a fait les courses (c’est important les course…). On a déjeuné avec vous. Une fois n’est pas coutume. Cédric avec son œil en bandeau… le pauvre, Geneviève les choses en main et tutti cuanti. Après c’était à moi de voler. Avec Christian donc. Jean-Luc était parti et fut-ce le matin… Ç’eu été avec lui. Mais non. Christian. Sur la 34. Elle est pas mal la 34. Avec le Coyote. On a fait 3 tours et on s’est posé. Christian m’a dit qu’il allait te voir. Je lui ai dit d’y aller. Il ne m’avait pas caché qu’il voulais te voir pour le lâché, les papiers. Je ne pouvais pas l’accompagner. J’étais prise. Aux prises plutôt. Je suis allé dans la plus petite pièce du club. Les intestins…. Tu sais.. Les intestins…
Alors tu as signé les papiers. Tu m’as fait une copie et j’ai signé. Je n’ai pas lu, je t’ai fait confiance. J’ai plié le papier. Dans la poche. Il est obligatoire alors dans la poche. Pré-vol. Rien de neuf depuis 10 minutes…. Je suis Partie. J’ai failli dire à la tour que c’était un lâcher et puis non. Tu vois. Vaut mieux rentrer tout ça dedans, ça fait moins de bruit. Je suis partie sur le coyote. Allo la tour ??? Ça marche. J’ai décollé. À la fin de mon décollage j’ai revu les chevreuils que Christian avait aperçu pour moi lors du dernier vol. J’ai pu les compter. 5 ! Dons 2 petits. J’ai fait mes tours de piste. Je n’ai pas compté. Il est arrivé d’autres appareils. Du nord d’abord, et du sud ensuite. Il n’y avait plus de brume quoi qu’un petit reliquat… Je ne les voyais pas à 2 puis 1 minutes du terrain. J’étais appliquée tu sais… mais je ne les voyais pas. Je lui ai dit à la tour. Et toi tu leur as dit. « Le coyote là bas.. C’est un lâché ». Mes paramètres étaient nickels. Je le dis aujourd’hui mais il me semble que c’est vrai. Très concentré…. Au 4ème tour de piste j’ai chanté. Un chant particulier, certes, mais il fallait. J’ai fait le cri de la femme indienne. Ma mère elle faisait ça quant elle avait la pêche. Quand elle se sentait libre. Comme moi à cet instant. Alors j’ai chanté. Mais après quelques temps (combien ?? combien de temps ??? je pourrais pas dire), je me suis dis « pas d’euphorie… cache ta joie …. Concentre toi. Alors je me suis concentrée. »
Et puis finalement tu as pris la radio pour me demander de redescendre. J’ai pensé à JB qui voulais lui aussi faire quelques tours. Je me suis annoncée pour un complet, j’ai fait un petit concentré de tout pour que ce soit au mieux. « Meaux tour de Delta Whisky, piste dégagée ».
Impécable !!! Bons vols à toi Sandra, et merci pour votre bonne humeur à tout les 2 (Serge)
de Nicolas, fin mars 2007, sur Pendulaire XT 582 Cruse
Salut à tous, je me présente Nicolas, ancien saisonnier, j’ai passé quelques années entre cannes et Courchevel ou j’ai fait la fête et beaucoup de snowboard avec mes amis. C’est à cannes ou plus précisément à Fayence que j’ai découvert l’ULM et que j’ai passé mon brevet de pilote trois axes.
Passionné d’aéronautique, je suis venu au Véliplane pour faire ma formation d’instructeur multiaxe. Très attiré par le pilotage au manche je voulais devenir un « trois axeu », mais j’ignorais tout du vol en pendulaire. Focalisé sur le pilotage d’ULM multiaxe, je ne me suis pas intéressé au pendulaire.
Un jour, apprenant ma grande lacune, Serge me dit « il faut que tu essaies le pendulaire ». Et c’est sans motivation que je me décide à enfin monter dans ce petit chariot suspendu sous une voile. Me voila donc parti derrière Serge pour mon baptême de l’air pendulaire. Quelle sensation ! Quel plaisir ! C’est la révélation ! Vivement que je sois au commande d’une de ces machines.
Je commence donc ma formation avec Cédric comme instructeur, qui en cumulant sérieux et bonne rigolade, m’initie au pilotage pendulaire. Les premiers instants l’inversion des commandes me pose quelques problèmes puis place au plaisir. Je découvre des nouvelles sensations de vol, un sentiment de liberté plus fort qu’en multiaxe et une vraie communion avec l’air qui m’entoure c’est simplement génial.
Cédric effectue la quasi-totalité de ma formation et c’est à chaque fois ravie que je pars avec lui pour qu’il m’apprenne de nouvelles choses. Après m’avoir fait faire toutes les étapes de la formation, Cédric me dit « c’est bon tu es lachable » et je ne peux m’empêcher de penser « ah bon, déjà, t’es sur ? ». Mais la météo n’étant pas assez calme à mon goût je repousse l’inévitable. Malheureusement, la météo ne s’arrange pas les jours suivants, et après l’anxiété, l’impatience.
Quelques jours plus tard, alors que Cédric est en Tunisie, la météo s’améliore et Serge ne manque l’occasion pour me faire voler. Après avoir vérifié mon niveau en l’air nous nous posons et une fois au sol il me dit « 5 minutes le temps de faire les papiers et tu y vas tout seul » bizarrement l’impatience redevient anxiété. Je plaide pour ma défense que Cédric n’est pas là, mais c’est sans appel face à un Serge décidé (d’ailleurs heureusement).
Une fois les papiers remplis je m’installe au commandes commence à rouler et en un instant j’oublis mes craintes et je n’ai plus qu’une envie faire mon premier vol solo. Je mets les gaz, c’est parti, et la, j’hallucine (même un peu plus) de voir à quel point ça monte, la même surprise que mon lâché trois axes, mais puissance quinze. Fin de montée je me mets en palier commence mon tour de piste, ça y est, je vole tout seul. Je fais mes petits tours de piste avec une incroyable sensation de liberté, je n’arrête pas de penser, le pendulaire c’est vraiment fantastique.
Après quelques tours de piste, je rejoins le plancher des vaches avec « la banane » comme on dit. Une fois mes impressions partagées avec tout le monde, j’ai appelé Cédric pour lui faire part de la nouvelle même si les absents on toujours tort !
Moi qui négligeais, qui sous estimais, qui ne s’intéressais pas à ce petit chariot suspendu, je sais maintenant que dans l’âme je suis un « PENDULEUX ». Mais soyez tranquilles je ne quitterai pas le trois axes pour autant, mon premier amour.
Bons vols à tous, et faites attention avec cette petite machine qu’on appelle pendulaire car l’essayer c’est l’aimer.
Nicolas Ruffier nouvelle recrue du Véliplane.
de Guillaume, fin avril 2006, sur Coyote 912
« LE JOUR OU L’ON DEVIENT PILOTE… »
Cela menaçait depuis quelques temps… Mon assurance grandissait, les tours de pistes défilaient… Serge m’en parlait presque à chaque fois ! Et moi aussi… Ce foutu lâcher ! On a envie d’y être autant qu’on le craint ; ce jour où tout va changer, ce vol qui fera de vous – bipède terrestre – un homme doué du « sens de l’air », ce vol où vous allez devenir pilote, sans doute l’une des plus belles choses que l’on puisse souhaiter apprendre dans sa vie !
Me voici donc au Véliplane en ce matin du jeudi 20 avril 2006, ma leçon est prévue pour 11h… J’arrive en ayant l’impression de réveiller un peu tout le monde ! Geneviève est là, Cédric émerge… Le « Grand Patron » (comme j’aime à l’appeler) surgit, en panne de rasoir apparemment et me dit : « Salut mon Guillaume, alors un café et on y va ? Dis.., ça sent le lâcher aujourd’hui !… » Le salaud ! Il y pense déjà… Ce serait donc pour ce matin ?? Nous verrons bien… Je vais rejoindre ce cher Coyote 912 qui m’attend dehors, et commence tranquillement ma prévol. Je regarde autour de moi : l’air est calme, pas un poil de vent, ciel dégagé de moitié, plafond très haut, bonne visibilité. Une belle journée qui s’annonce ! Je vérifie tout, Serge arrive et nous partons aussitôt vers le point d’arrêt 16R.
Nous décollons et d’un coup, en pleine montée initiale, il coupe tout sans rien dire ! Je comprends alors que l’exercice d’aujourd’hui est : pannes au décollage et en tours de pistes ! Nous n’avions pas pris le temps d’en parler avant de partir… Tout va très vite, nous enchaînons 3 touchers, des encadrements, un posé suivi d’un re-décollage car la 16R a été raccourcie et c’est un peu juste pour tout faire d’un coup… A la radio, on ne s’entend plus, nous sommes 5 en tours de pistes alors qu’il n’y avait personne 10 minutes avant ! La Tour nous engueule car elle s’étonne de nous voir plonger en bout de piste après chaque décollage… Serge n’avait en fait pas prévenu que nous faisions des exercices ! Toujours est-il que je me retrouve « vraiment » dans le bain ! Moi qui n’avais pas volé depuis un mois, je me sens un peu submergé et affolé… En plus, il en remet une couche : « bon, quand ça sera à toi tout à l’heure, tu feras bien gaffe à la radio et à la jauge de température d’eau etc. » Il compte vraiment me lâcher aujourd’hui !
Après 30 minutes intenses d’un pilotage moyen, nous posons et Serge file dans son bureau… Il me signe l’autorisation de vol seul à bord et puis me lance « prends ça avec toi et vas voler ! Et rappelle-toi, ça montera fort sans moi dedans !!… » Ca y est ! C’est le grand jour. Je mettrai une croix rouge sur le calendrier… Une poignée de main très ferme, un sourire complice et un dernier regard achèvent le tout. Avec ce papier, je dois savoir voler !! Maintenant, c’est à moi, il faut y aller ! J’hésite une seconde, puis je regarde dehors : un léger vent de SW fait trembler les feuilles mais l’air semble d’un calme absolu. Des conditions dont tout le monde rêverait pour un premier solo.. Je dois me jeter à l’eau aujourd’hui, sinon je n’irai jamais. Serge prépare sa prochaine leçon en pendulaire, il fait comme si je n’étais plus là ! Il a bien raison, et je me dis « il a confiance »… Je lui lance « on se retrouvera là-haut ! » histoire de faire tomber un peu le stress… Je retourne au Coyote, garé à la va-vite ; quelques-uns me regardent, un peu ahuris… « C’est le grand jour ? Tu te sens prêt ? Ca va aller ? » Bon Dieu ! Laissez-moi, arrêtez de me regarder… Je ne vais pas à la guerre quand même !
Je monte, et m’emmêle pendant 5 minutes dans les fils radio, les sangles et le déclencheur du parachute, ce n’est pas moi qui le porte d’habitude ! Je le teste en espérant ne pas avoir à utiliser ce maudit boîtier qualifié de « dernier recours ». Le stress est à son comble, je ne fais jamais de nœuds avec le casque d’habitude ! Je ferme les portes, ceintures bien serrées, tout semble OK.
Me voici tout seul dans le petit habitacle vitré. Seul avec deux manches à balai rien que pour moi ! On ressent alors à ce moment là un poids considérable de responsabilités qui vous écrasent les épaules ; on repense à tout ce que l’on a appris… Les 11 petites heures de vol derrière vous paraissent si maigres et insignifiantes.. On revoit les débuts sur le Baroudeur, il y a un an, puis l’Avid de Renaud, le Sky rouge et bleu et enfin ce bon vieux Coyote depuis les 5 dernières leçons… Chaque machine, chaque situation nous a donné brique par brique cette minuscule expérience qu’il va falloir utiliser à fond. Pendant 30 minutes, je dois être « parfait », et si quelque chose déraille, il faudra gérer… Un premier vol solo, c’est le plus beau de tous les examens, car il y a une obligation de réussite.
Je démarre le moteur encore chaud, et c’est parti. Histoire de rajouter un peu depiment à ce premiervol, lajaugedetempératured’eau a décidé de nous lâcher ce matin ! L’aiguille ne décolle pas ou bien s’affole d’un seul coup, sûrement un faux contact… Il faut donc bien regarder les tempé. culasse et huile, si ça passe au-dessus de 110°C, c’est qu’il y a un problème… Je mets un poil de gaz, palonnier à gauche et me voici parti vers la piste. Dans l’affolement du moment j’ai un doute sur l’emplacement du taxiway : il y a des plots de travaux qui compliquent un peu les choses. Un petit coup de radio pour vérifier, tant pis si j’ai l’air con ! J’en profite pour annoncer « c’est pour un premier lâcher », ça peut servir ! Je roule derrière un Cessna, pas moyen de se planter ! Il fait son point fixe puis décolle. Je m’avance et me mets à sa place, check-list habituelle (le fameux « C.A.I.N… ») et c’est parti ! « Meaux de DW, prêt point d’arrêt 16 Droite ». « Alignez-vous et décollez 16 Droite, DW. »
Je vais chercher l’axe de piste puis : plein gaz ! Le Coyote bondit sous les 100 chevaux du 912… Manche au ventre, roue avant levée, on rend la main puis l’oiseau prend son envol, pendu à sa petite hélice bipale… Le palier piste, et en avant la grimpette ! Et à partir de ce moment ; magie : tout le stress accumulé retombe. Les habitudes reviennent vite, les gestes presque automatiques. On se laisse aller au plaisir : quel bonheur de voler seul !! On retrouve toute sa confiance en quelques secondes ! Je monte nettement plus vite qu’avec Serge à bord (qui a dit qu’il pesait son poids ?!…) et me retrouve en un rien de temps à 900 pieds au lieu de 700… Merde ! Ca commence… No panic ! Tranquillement, je réduis et laisse plonger la machine. Je prends mes repères de tour de piste : à gauche de la ville pour ne pas gêner, puis tout droit en évitant la ferme, ensuite virage à gauche après la ligne EDF, puis les étangs et enfin la piste au loin… Je m’applique et contrôle soigneusement mes paramètres : 80 au badin, 700 pieds et vario nul… Bille centrée en virage, instruments moteur : OK… J’ai l’impression d’entendre les conseils de Serge dans mes oreilles. La tour m’oublie un peu à la radio pendant mon « vent arrière » et je parle en l’air… Décidément, ils jouent avec moi ! Puis, on me donne la 16R. Flûte ! Elle a 1/3 de moins que d’habitude, pour un toucher c’est pas génial… Je demande la 16L en expliquant la raison. « Pas de problème ! » me répond la tour. J’arrive en final, je suis n°1… Moteur plein ralenti en passant au-dessus du petit chemin dans le champ repéré auparavant, et j’arrive « pile poil » au début de ma piste, un petit 65 au badin. J’arrondis (pas assez) et touche (un peu vite) ! Tant pis, ce sera mieux au prochain ! Plein gaz et me voici à nouveau en l’air… Je prie à chaque montée les Dieux du Rotax d’être clément avec moi… Pas de panne aujourd’hui s’il vous plaît ! Ce serait un peu trop d’un coup… Et c’est ainsi que j’enchaîne 5 tours de piste, tantôt n°2 ou n°3 dans un trafic qui ne me gêne pas le moins du monde… Je suis chaque fois un plus précis, plus confiant.. Les touchers sont plus doux à chaque passage… Je prends le temps de savourer le paysage de cette journée bénie… Je regarde ce siège vide à ma droite et ressens cette joie immense du travail accompli et bien fait.
Depuis que j’ai 5 ans, je rêve de voler et d’être pilote ! A 22 ans, me voici comblé ! Quel plaisir que de voler… les terriens ne peuvent pas comprendre ce que nous ressentons ! Il faut se retrouver là-haut, seul avec l’air et la machine pour savoir ce qu’est le plaisir absolu… Mais a-t-on seulement le droit d’être si heureux ?
Pour ne pas trop tenter le sort, je fais un « complet » après 36 minutes de vol. Je rentre au hangar après avoir traverser la 16R. J’aime dans ce cas à peaufiner la chose par un petit message radio bien propre. Je remercie la tour, cette voix amie qui vous aide et vous rassure en l’air… « Bravo DW, c’était très bien ! Bonne journée ».Et je me mets enfin en tête d’assurer le rangement impeccable de l’appareil ! On devient maniaque dans ces cas-là et on veut se placer parfaitement perpendiculaire au hangar, sur cette touffe d’herbe bien verte, et pas une autre !
Je descends : heureux, transporté, en état second… Jean-Jacques me sourit : « ça va mieux hein ? Ca y est c’est fait ?! » Et c’est exactement ce que l’on a dans la tête.. On est fier, content, soulagé, aux anges, et fatigué aussi !
Serge me félicite, et je vais alors m’asseoir silencieusement 10 minutes dehors, savourant chaque seconde passée en l’air, et regardant partir mon Coyote avec un autre élève… Oui ! MON Coyote… car il fut le mien pendant ces 36 minutes, et ce fut merveilleux !
Mon esprit plane à 35.000 pieds depuis ce jour, bien au-dessus du tour de piste à 700 QFE !… Quelque chose a changé, difficile d’exprimer ce que c’est. Je suis devenu « homme volant ». En tout cas, me voici dans l’obligation de fêter ça et c’est avec nos amis pilotes belges lors du repas du 29 avril (avant le Tour de Paris avorté) que j’ai payé ma bouteille de champagne !
Merci de m’avoir appris à voler, je n’ai jamais été si près d’un rêve.
note de Serge : Guillaume est un bon élève de 22 ans, très très agréable ces jeunes ! qu’est ce qu’un bon élève ? c’est un élève qui sait faire la différence entre ce qu’il sait et ce qu’il ne sait pas encore et qui fera ce qu’il faut pour le savoir
La prose à Zoubir, laché sur Phase II, Top 12.9
Après avoir fait une fait une navigation école la semaine passée avec François (notre instructeur stagiaire), je me suis dit que ça y est je ne suis pas loin d’attendre mon objectif : devenir un pilote breveté ! Mais avant cela il me restait une ultime étape à franchir, et pas des moindres, puisque je devais prendre les commandes avec Serge, le chef pilote du club Véliplane, du redoutable pendulaire « Cosmos » fraîchement acheté, il y a peu de temps, avec 3 amis du club, qui eux aussi furent, tout comme moi, dans cette course effrénée d’obtention de ce fameux brevet de pilote !
Ca y est c’est parti, on est en vol ; Serge après quelques vérifications sur mes compétences de pilote acquises tout au long de ma formation au sein du club, me demande (après 45 min de vol intense), d’atterrir afin de le redéposer au Véliplane. C’est chose faite après un atterrissage sans encombre.
Arrivé au hangar,je ne savais pas encore ce qu’ilallaitse passer pour moi ; mais je n’ai même pas le temps eu le temps de dire « ouf » que Serge me demanda si je me sentais capable de voler seul. A cette question, je n’ai aucun moment d’hésitation, et je lui répondis de suite que j’étais frais pour repartir seul !
Et c’était reparti pour un tour (de piste) ! Comme d’habitude, je m’annonce à la tour, j’effectue ma check-list, je m’aligne sur la piste, et je mets les gaz à fond !!!!!!
Ca y est je me retrouve enfin seul en l’air, les pieds orientés vers le ciel, car cette machine décolle comme une fusée !!!! Après quelques tours de piste, et à cause de la nuit qui commençait à tomber, je me devais de rentrer, mais si ça ne tenait qu’à moi, je serai resté bien plus longtemps dans le ciel à savourer ma victoire !
Voilà le récit d’un pur moment de bonheur …..
Zoubir
Note de Serge : Zoubir, encore un bon jeune…
de Bruno, en janvier 2006, sur Coyote 912
Enfin ! « Le lâché » de Bruno !
C’est en ce jour du 30 janvier 2006, soleil, vent et 0° au thermomètre que je fis mon premier vol en solo.
J’arrive à Véliplane comme d’hab, dans la matinée, repas du midi prit vite fait : un sandwich ! avec tout le monde, on se sent comme dans une petite famille.
Après cette collation et un café, le grand chef pilote Serge « avé son superbe assen’du Suuud » me propose d’aller faire quelques tours de pistes, avant de me « lâcher », peut-être !
C’est avec 2 pulls, un gilet et une paire de gants (offerte par ma petite femme chérie) que j’attaque ma « prévol » par un froid sibérien, mais heureusement, sous un magnifique soleil.
Quelques 20 minutes après environ, Serge vient s’installer coté passager avec ses gants également et ses lunettes de soleil. Nous voilà partis pour deux tours de pistes, suivis de quatre encadrements « verticale terrain » à 1200 pieds : Tout ça bien cool, car c’est vrai que depuis quelques temps, ce brave Serge ne touche plus beaucoup aux doubles commandes, sauf pour un dernier encadrement où il a repris son bon vieux rôle d’instructeur, pour aller me positionner un peu plus loin, dans une situation bien plus embarrassante, pour ensuite me couper les gaz et… « démerde-toi ! ». Tout ça avec un petit vent de 15 nœuds, légèrement de travers.
Sur ce, un « complet » puis retour au hangar Véliplane. Rapide débriefing, mais hélas, Serge me dit que compte-tenu du vent de 15/20 nœuds, ce ne sont pas des conditions idéales pour me lâcher, et partir une première fois, seul à bord.
Bien compréhensif, et un peu déçu, je reconnais que le vent souffle encore, alors tant pis pour aujourd’hui ! Mais il n’est que 14 heures 30…….
Retour dans la salle de cours où je rejoins Patrick mon second instructeur, qui lui bien plus malin que nous, est resté au chaud. J’en profite pour me réchauffer également avec un petit café, et lui poser quelques questions complémentaires.
Il m’a pris en mains, dés le début de ma formation et m’a apporté toutes ses connaissances afin que je passe mon examen théorique dans les meilleures conditions et, j’ai eu mon brevet, il y a 15 jours.
J’en profite d’ailleurs pour le remercier car il m’a fait mettre en pratique beaucoup de choses qui sont bien différentes en vol, les commandes en mains, qu’en situations théoriques sur les bouquins.
Pendant ce temps-là, Serge, lui est reparti faire un baptême en pendulaire « malgré le froid », mais bonne nouvelle, le vent s’affaiblit sérieusement !
Retour de Serge emmitouflé dans sa combinaison avec son passager grelottant… Un aller retour dans son bureau de chef pilote, pour me remplir une attestation de « vol seul à bord » car Monsieur Serge a décidé de me lâcher de suite, because le vent a chuté.
Une petite signature, et me voilà, en théorie, prêt à voler de mes propres ailes.
Serge m’abandonne et repart faire un second baptême. Et moi, avec mon autorisation dans la poche, j’hésite à me lancer, et prends comme excuse, l’hélicoptère école qui fait des entraînements, sur une des pistes.
Au bout de 30 minutes, plus d’hélico en vue et quasiment plus de vent. Il faut donc en profiter, c’est le moment, et il fait toujours un super soleil. Décidé, je me lance dans la prévol, un peu plus longue que d’habitude, car là, je serais seul maître à bord !
Je m’installe aux commandes… contact… mise en route moteur… intercom et radio en marche, j’écoute l’ATIS, je jette un oeil autour de moi et sur le tableau de bord. Rien d’anormal, je passe sur la fréquence de la tour et c’est parti pour le blabla radio. La piste en service a changé par rapport à mon vol précédent en double, ce n’est plus la 07 mais la 34. Pas d’importance, il faut y aller… et je la connais aussi bien que la 07 après tout ! Sauf qu’il y a sous le circuit en base, après le dernier virage, la route avec ses camions qui passe à 15 mètres avant le seuil de piste, une clôture, des étangs, des magnifiques grands arbres et une jolie maison, en plein sous l’axe de final.
J’ai l’accord de la tour pour me présenter au point d’arrêt 34 Gauche, alors j’y vais !
Une check-list habituelle à part, que là, c’est moi qui aie la poignée de déclenchement du parachute autour du cou et un siège vide à coté de moi…
Autorisation décollage par la tour, je m’aligne, plein gaz et c’est parti pour suivre l’axe mendiant de cette piste 34 gauche. Légère appréhension, mais sans plus, je tire le manche, je sens la roue avant, qui se soulève rapidement, je redonne un peu la main, c’est au tour des 2 roues arrières de quitter le sol ; un classique palier d’accélération et il est temps de ramener franchement le manche au ventre pour grimper un max à 700 pieds.
Virage à droite sans trop incliner, pour prendre un vent traversier. J’entends Serge à la radio de bord en grande conversation avec la tour qui dit au contrôleur que le coyote en tour de piste est un « lâché du jour » (en l’occurrence, le coyote : c’est moi qui le pilote) Encore un virage à droite, pour une longue « vent arrière », un petit coup de radio pour parfaire, 3 minutes après, j’attaque ma base puis mon dernier virage et enfin la finale, je réduis les gaz, sur le tableau de bord tous les instruments me disent que les paramètres sont bons, badin correct, bille pratiquement au centre, ligne d’horizon bien haute…
Tout se déroule bien, un peu plus d’appréhension quand j’aperçois les camions quelques mètres, sous moi. Un touché, tout en douceur sur la piste de droite, une remise de gaz, et c’est reparti pour un deuxième tour avec là, deux autres appareils dans le circuit. Radio, je suis n° 2, j’ai un visuel sur le n° 1 et le troisième part vers le Nord, d’après ce que j’entends dans mon casque. L’avion qui me précède fait son touché et je passe n° 1 à mon tour.
Idem qu’au premier, touché tout en douceur… Encore un tour, puis enfin un complet sur la 34 Gauche. Je dégage la piste, un dernier coup de radio et je rentre au hangar. Je remplis le carnet de bord en y notant mes 30 premières minutes de vol en solo.
Le lendemain, surprise en écoutant l’ATIS, pas de tour de contrôle en service, c’est la première fois que j’entends cette information Alpha, il faut pratiquer l’auto information, donc pas de tour de piste ! C’est donc un « local Nord » que je suis allé faire pendant une bonne quarantaine de minutes, suivi d’une « verticale terrain à 1200 pieds » et d’une « intégration en vent arrière » pour ensuite aller faire un « complet sur la 34 Gauche ».
Un vrai bonheur…… Grand merci à toute l’équipe de Véliplane.
Bruno
de Rémy, en janvier 2006, sur pendulaire perso, Phase 2 top 12.9 (ça dépote)
Dimanche 29 janvier, il fait beau mais la météo annonce un vent fort. Aïe je me dis, c’est pas aujourd’hui que je vais pouvoir essayer mon nouveau pendulaire…. Mais en début d’après-midi, je consulte le METAR de Roissy : le vent est tombé. En effet, je vois sur la webcam de l’aérodrome que le hangar de Véliplane est ouvert. Serge me confirme au téléphone, c’est « volable » ! Vite, je fonce au club. Zoubir, un copropriétaire de ma machine récemment lâché, est déjà en train de l’essayer. Tant mieux, le moteur sera chaud et j’aurai moins de mal à le démarrer (vive le lanceur manuel !).
Zoubir revenu, je fais une prévol attentive : je ne connais pas encore la machine dans ses moindre détails. Puis je m’habille chaudement. Ca vole super bien l’hiver, mais on se gèle ! Enfin c’est comme au ski, il suffit de le savoir et de se couvrir en conséquence. Serge m’explique comment démarrer le 582, les petites astuces et la sécurité. Le moteur s’est déjà refroidi, il ne part qu’au troisième coup. C’est bon, on s’installe, head-set, casque, ceinture, gants, tout est OK. On prend l’ATIS, piste 34, info Golf – ça tombe bien la 34 c’est ma préférée, il n’y a pas de barrière pour m’empêcher de toucher dès le seuil de piste, et en plus elle monte légèrement. Ensuite c’est un cours normal, qui me permet de prendre en main ma nouvelle machine et d’en apprécier la maniabilité. Quelle légèreté par rapport à la machine-école ! Ca décolle sec et ça pose court. Par contre l’aile est plus sensible, et demande un pilotage plus fin. Après quelques tours de piste, on travaille les pannes : en tour de piste, puis verticale aérodrome. A 1500 pieds, Serge coupe les gazs et me dit : « Panne ! Débrouille-toi pour te poser ». Hop quelques virages en S, toujours regarder la piste, un petit 360° (je sais c’est pas bien), on se rapproche ; on est un peu haut, je fais quelques virages à grande inclinaison pour perdre de l’altitude ; je m’aligne, finale, je tire fort, on pique, arrondi, palier, je pousse, je pousse… hop on touche, c’est bon on repart pour un tour.
Après quelques autres simulations de panne, on fait un atterrissage complet et Serge me pose LA question : « Bon, tu te le sens de le prendre tout seul ? ». Je n’hésite qu’une seconde : « Oui ! » – « Ok, alors dépose-moi au hangar ». On y va donc sans trop traîner, car la nuit se rapproche. Serge me signe une autorisation de voler seul – le sésame ! Ensuite je m’installe à nouveau, casque, head-set… heu non head-set d’abord, ça marche mieux. Je sens le stress qui monte. Serge me dit : « il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ». Je souffle, je me concentre. C’est bon, je suis prêt. Un dernier signe de la main, je mets doucement les gaz – zut le frein de parking. Hop là c’est bon, je suis parti.
Et puis tout redevient comme d’habitude. Je prends l’ATIS, je contacte la tour, roulage, check, alignement. Ok. Fini de rigoler. J’écrase l’accélérateur, et très vite je décolle – waouh ça grimpe dur quand on est seul ! Heureusement qu’on m’avait prévenu ! Déjà 400 pieds, je réduis un peu, puis virage. Là je réalise que je suis tout seul là-haut. C’est magique ! Quelle sensation de liberté ! Je pensais avoir peur, et finalement non, je suis à l’aise. Bon c’est pas tout ça, mais il faut rester concentré, car maintenant je n’ai plus le choix il faudra bien atterrir. Vent arrière, base, finale, en fait tout est exactement comme d’habitude, je vois pas pourquoi on en fait tout un plat 😉 Atterrissage pas trop mal pour un premier en solo, j’enchaîne illico un autre tour de piste. Comme il va bientôt faire nuit, j’en profite pour faire un peu de vol rapide. Barre au ventre sans forcer, la machine reste très stable. Toucher, puis encore un tour, le dernier. Le soleil a déjà disparu, je ne veux pas être hors-la-loi le jour de mon lâché ! Dernier atterro, nickel celui-là, je pousse le trapèze jusqu’à la barre de compression.
Puis je roule tranquillement jusqu’au hangar, j’ouvre ma visière pour prendre un bol d’air frais, le sourire jusqu’aux oreilles. Dans ma tête je suis encore là-haut. Je suis accueilli au hangar par Cédric et Geneviève, on fait une photo-souvenir devant la machine. S’ensuivent les félicitations de tout le monde, puis un peu de paperasse pour officialiser tout ça. Je réalise, ça y est, j’ai mon brevet ! Et comme le veut la tradition, il faudra arroser ça avec des bulles 😉
Un grand merci à Cédric, Serge, François et tous les autres qui m’ont suivi dans ma formation. Désormais vous allez me voir souvent, dans le ciel de Meaux et d’ailleurs !
note de Serge : Rémy proféssionnel de l’informatique, bon élève comme la plupart des « jeunes », bons vols et pendant très longtemps