Oh. My. God. Suis-je en hélicoptère ? Non non, il y a bien une aile au dessus de moi, je suis en pendulaire. Mais alors pourquoi est-ce que j’ai l’impression de monter à la verticale ? Ha oui, il n’y a plus le poids de l’instructeur à l’arrière. C’est pour ça que ça monte plus vite. Ca pèse lourd, un instructeur.
Le RedBack s’élève à une vitesse vertigineuse, le nez vers le ciel. Je viens d’être lâché, c’est mon premier vol solo. J’entame le tour de piste, je suis presque en pilote automatique, je l’ai fait tellement de fois déjà.
Je m’annonce à la radio. « Meaux de Golf-Zoulou, en vent arrière rapproché pour un touché 34-droite ». La tour de contrôle est fermée et il n’y a personne sur la fréquence. Je suis tout seul, c’est parfait, aucune distraction, et l’air est calme. J’arrive en finale, je m’aligne, la piste se rapproche. Je tire sur la barre, la machine pique et prend de la vitesse, puis je fais mon arrondi tout prêt du sol et les roues touchent délicatement, la sensation est grisante. Christian me félicite par radio, je lui dis merci, intérieurement je suis très fier de moi il faut bien dire. Mais pas le temps de tergiverser, je remets les gaz et c’est reparti pour un tour.
A 500 pieds du sol, je commence à me demander comment j’en suis arrivé là, c’est passé si vite, les cours, le théorique, le lâcher… Il y a 18 mois, c’était noël et l’oncle de ma copine nous offre chacun une box aventure. Elle reste au placard pendant plus d’un an jusqu’à ce qu’on se décide à se bouger pour l’utiliser (elle arrivait bientôt à expiration). Ce sera un baptême d’ULM, avec Christian. En descendant de la machine, une seule pensée occupait mon cerveau : je DOIS apprendre à piloter ces trucs. C’est juste trop génial.
Et me voila parti pour une inscription au Véliplane. J’ai volé avec 4 instructeurs différents, Laurent, Christian, Serge et Jean. Chacun son style, chacun sa manière, et tous le même enthousiasme pour partager leur passion, et le même souci de sécurité. La pédagogie est bien rodée, ils m’ont poussé à m’améliorer rapidement, mais sans jamais que je me sente en danger. Et maintenant j’ai mon brevet, et je peux piloter en ayant confiance en moi, car je connais mes capacités et les limites des machines, car je sais quoi faire si mon moteur tombe en panne, car j’ai appris qu’il n’y aucune honte à remettre les gaz si on ne sent pas l’atterrissage, ni à annuler un vol si les conditions sont un peu limites.
De retour à 500 pieds, je continue de monter et commence un deuxième tour de piste. Radio, finale, touché. Moins doux que le premier, avec un léger rebond, je ne suis pas très content de moi. Alors je recommence. Les suivants sont biens. Je ne sais même plus combien j’en ai fait en tout. Au moins cinq, peut être six ou sept. Quand je me suis enfin décidé à atterrir pour de bon, Christian m’accueille en rigolant et me dit « on croyait que tu voulais plus revenir ! ». Evidemment que je ne voulais plus revenir 🙂
Camille.
encore un jeune bien sympathique, merci pour ton texte Camille, plus qu’à voler longtemps et prudement.