De Vincent
Décembre 2017: j’envisage d’essayer l’ULM. Après une recherche sur internet, j’atterris au Veliplane, pour faire une séance d’initiation en Ulm multiaxes. Juste pour voir.
Je fais mon premier vol, je sors de l’ULM, et là, sans hésitation, je remplis les papiers pour me lancer dans une formation de pilote d’Ulm.
Au début je progresse à un bon rythme, j’apprends à connaître et à maîtriser la machine (le Nynja). En tours de piste, ce fut plus laborieux. Je gère correctement ma finale, mais impossible de trouver le bon dosage pour l’arrondi. J’ai donc passé des heures et des heures à enchaîner les tours de piste, en essayant de me corriger à chaque fois, en écoutant les conseils avisés de mes instructeurs: « Tiens le plus longtemps », « refuse le sol », « ne tire pas trop sur le manche ».
Et puis un jour, « miracle »: j’enchaîne (enfin) plusieurs atterrissages avec un arrondi (à peu près) maîtrisé ! Heureusement car je commençais à perdre confiance !
Mais j’étais bien loin du lâcher ! En effet, je passe plusieurs mois à enchaîner les séances avec des conditions pas vraiment favorables au lâcher solo (trop de vent, trop de monde, mauvaise séance…).
Le 7 décembre 2019, après plus d’un mois d’abstinence (de vol), je prends la route en direction du Veliplane. Comme d’habitude, dans la voiture, j’appelle l’ATIS, pour me mettre dans l’ambiance et me préparer mentalement. Piste 25 en service, 7kt de vent à peu près dans l’axe, visibilité 8km. En plus de ça, le ciel est gris, je me dis que le lâcher, ça ne sera encore pas pour cette fois.
J’arrive au club, je vais voler avec Philippe aujourd’hui. Prevol, on écoute l’ATIS, j’appelle la Tour, c’est parti pour des tours de piste sur la 25. On fait le circuit de piste classique puis après on enchaîne sur des rapprochés. Au deuxième touché, Philippe me dit « tu m’en refais un ou deux comme celui là et c’est bon ». Bien sûr, le touché suivant était moins réussi… mais convenable tout de même. Ensuite, une panne moteur en vent arrière, un encadrement… Et là Philippe me confirme que je vais être lâché!
J’ai les jambes qui tremblent un peu mais je m’en sens capable (et je me dis surtout que si l’instructeur m’en pense capable alors ça doit être le cas). On fait un briefing, Philippe me prévient que l’ULM décollera plus rapidement et montera beaucoup plus vite qu’à deux, mais ça, à force de lire tous les témoignages des lâchés, j’en avais bien conscience.
Après avoir signé le fameux papier d’entraînement seul à bord, je me lance. Je contacte la tour, Philippe précise à la radio que c’est un lâcher solo. Je roule jusqu’au point d’arrêt de la 25 gauche. Je stresse, j’en viens même à me demander ce que je fais là. Heureusement, le roulage jusqu’à la 25 est long, j’ai eu le temps de me raisonner ! J’applique ma procédure CAIN PVS et puis…. « Papa Romeo prêt au point d’attente 25 gauche », la tour m’autorise à décoller et c’est parti ! Effectivement l’accélération est bien plus franche lorsqu’on est seul, ça m’a bien surpris. Concentration maximale, je me répète tout ce que j’ai entendu pendant ma formation, du pied à droite, on garde bien l’axe, et tout se passe super bien.
Je m’annonce en vent arrière, je prends le temps de vérifier les paramètres moteur, le carburant, tout va bien. Je savoure. Je regarde à plusieurs reprises le siège à ma droite: il est bien vide !
Ensuite, la finale. J’ai coupé les gaz un peu tôt mais je rattrape le plan et je fais un atterrissage très correct. J’enchaîne avec deux autres tours puis retour au parking, satisfait et fier.
Un grand moment et une étape importante dans ma formation. J’ai hâte d’y retourner !
Merci à toute l’équipe, en particulier Serge, Geneviève, Philippe, Erwan et tous les autres instructeurs avec qui j’ai pu voler. J’ai découvert un super club avec une bonne ambiance, des instructeurs sérieux et très attachés à la sécurité.
Merci pour tes louanges et pour la patience qu’il t’ as fallu pour attendre d’avoir le bon moment, celui ou tout les paramètres sont au verts, plein de bons vols toujours en prudence, on te fais confiance.