Arnaud

de Arnaud début Juillet sur Coyote 912

Nous sommes le 07/07/07 et il paraît que ça porte bonheur… en tous les cas, ce samedi matin je me rends au Veliplane pour un cours avec Christian qui m’avait dit la semaine d’avant « ben ouais, ce serais pas mal que tu sois lâché pour la fin du mois de juillet ». Je lui ai répondu « oui, oui », pensant que ça arriverait mais pas encore maintenant…

Cette leçon du samedi matin fut très agréable, météo impeccable, quelques touchers pas trop mal réussis sur la 16 droite ; et en roulant pour rentrer au parking, Christian me dit : « tu reviens ce soir pour être lâcher, ce sera plus calme et la 34 devrait être en service pour une finale plus facile » Hein, quoi, moi lâcher ce soir ? mais non, enfin si euh… c’est super…mais je ne m’y attendais pas aussi vite.

Je prends rendez-vous vers 19h00 et lorsque Christian me revoit, il me dit « alors, t’as envie d’être lâché ce soir ? » je lui réponds que oui, et nous revoilà parti avec le Coyote faire 2 ou 3 tours de piste, un encadrement et un complet. Au moment de dégager la 34 gauche, j’entends Serge à la radio, qui était en vol, demander à Christian : « alors c’est bon, on peut le lâcher ? » et à Christian de répondre « oui, c’est bon », « il faut lui faire un papier alors ». Et là, le stress a commencé à monter prenant conscience que j’allais piloter, seul à bord, ce bon vieux Coyote. Je repensais alors à mes débuts sur le Baba « montée à 90km/h, croisière à 110 et descente à 90 » sur lequel j’ai dû faire une dizaine d’heures (et oui, j’ai commencé à voler il y a un peu plus de 2 ans !…) et puis le Sky 582 rouge et bleu qui n’est plus là, et le Sky blanc à manche central et instrumentation électronique à laquelle je ne m’y suis jamais fait…pour manque d’entraînement dira-t-on… et puis ce fameux Coyote, super à piloter, vif, rapide, maniable…

A ce moment, je rencontre Didier (passionné d’Avid Flyer, d’ailleurs il en a deux pour le moment !…) à qui j’informe que je vais être lâché dans quelques instants et il me dit que c’est super et que ce sont des bons moments et il me prévient : « surtout en finale, comme tu sera seul, coupe les gaz bien avant, car le Coyote ne voudra pas se poser, tellement ça plane bien quand on est beaucoup plus léger (…sans instructeur…) ».

Bon, fini de rêvasser, Serge m’emmène dans le bureau, me fait le fameux papier d’autorisation de voler seul à bord, me fait ses dernières recommandations et retourne dans son ordinateur, car demain c’est le Tour de Paris… Je me retrouve donc seul avec ce papier dans les mains et le Coyote qui m’attendais sagement, là où je l’avais laissé quelques instants plus tôt.

Je l’écarte un peu pour ne pas souffler un pendulaire et monte à bord. Christian m’avait auparavant bloqué son casque, verrouillé sa porte et noué sa ceinture pour éviter que tout cela ne me gêne en vol.

J’attache ma ceinture, j’essaye de mettre la commande de parachute autour du cou et je m’emmêle les crayons avec le casque, le parachute et la ceinture… ça commence bien. Une fois ça réglé, je démarre le coyote encore chaud, fait ma procédure radio en bafouillant un peu, et en précisant bien que c’est pour un lâché… et c’est parti pour la 34 gauche. Je m’arrête, je fais mon fameux CAIN… à voix haute pour me sentir moins seul et m’annonce « DW prêt 34G ». « Alignez-vous et décollez DW », je crois que c’est pour moi et que c’est le moment d’y aller…Je m’aligne, marque un petit temps d’arrêt, et puis… gaz à fond avec le manche au ventre. En très peu de temps, la roue avant se soulève, je rends la main et je fais mon pallier et puis montée à 60mph avec un taux impressionnant de 1000pieds/mn, j’arrive à 920pieds bien plus vite que d’habitude, et là… c’est magique, on est seul à bord, avec une sensation de liberté incroyable, on vole… les petites maisons, les champs, les routes défilent sous les roues du Coyote.

Je m’annonce en « vent arrière 34 pour un toucher », j’étais seul dans le circuit (à part un avion de voltige rouge qui volait sur le dos au ras de la piste !…) et j’ai la 34 D. Comme on me l’a dit plein de fois, je coupe les gaz après le dernier virage, et là je plane à 60, en visant le seuil de la piste, courte finale, pallier de décélération et un toucher impeccable (à mon goût), je savoure ce premier tour de piste super et ce toucher pendant un quart de seconde, et puis gaz à fond pour redécoller. J’en ai fait 3 autres et puis un complet en 34G. Et là ça y est, on se dit qu’on est un pilote, et qu’on va avoir notre brevet pour pouvoir voler en toute liberté. C’est magique…

Je remercie Serge et tous les instructeurs avec qui j’ai pu voler, qui m’on transmis leur passion, leur petit truc pour voler en sécurité ainsi que la rigueur dont il faut faire preuve, même si parfois on a l’impression d’avoir affaire à une bande de joyeux lurons…

Bons vols à tous…et volez ultra-léger.

commentaire de Serge : dommage que tu es manqué de régularité car nous t’aurions laché bien avant !!! bons vols à toi et merci pour ton texte………..