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C’est mon premier tour de France ULM. Je viens d’avoir mon « emport passager », ce qui est préférable dans des situations où il faut assumer les risques et les responsabilités. Depuis plusieurs jours, une certaine fébrilité s’est emparée de moi (je ne sais pas pour les autres, mais ça doit être un peu pareil). Avec mon coéquipier André, nous avons bichonné la machine (un Sky Ranger Swift rouge et blanc qui a 400 heures de vol) : révision, petites réparations et adaptations, essais en vol ; impeccable.
Serge nous a envoyé une liste d’affaires à ne pas oublier. Nos bagages partiront à ROMANS sur Isère (point de départ du tour) en camion le dimanche précédent, grâce à une combine à lui et à l’aide de Patrick qui les a livrés à l’autre bout de la région.
Avec André, nous nous sommes bien mis d’accord pour éviter les surcharges dans le Sky tout en emportant ce qui peut être indispensable en cas de problème : bouteille d’eau, couverture de survie, trousse de premiers secours, trousse à outils, cartes aéronautiques, documents de l’avion, queues de cochon et lanières, GPS de secours (en plus du Tablet-PC avec NAVI mis en place par André), imperméables légers et polaires, câbles USB pour recharger les portables et les GPS en vol. Finalement, une charge très limitée bien répartie sous les sièges et dans le porte bagage.
Trois jours avant le départ, Serge nous envoie un message enthousiaste en nous proposant un départ pour Romans à l’aube : « je n’ai jamais fait ça. C’est sûrement génial de décoller avec le lever du soleil. Qu’en pensez-vous ? ».
Rendez-vous, donc, pour le départ de Meaux vers Beaune, puis Romans le jeudi 29 juillet à 6h00. Toute l’équipe est prête sur l’aérodrome désert et obscur : l’autogyr de Serge, le Ninja piloté par Christian qui parainera des jeunes pendant le tour, notre Sky et celui de Philippe et XXX, 3 pendulaires avec Patrick et XXX, Philippe et XXX.
1er jour, jeudi 29 juillet ; vol vers le point de départ à Romans-sur-Isère.
Serge décolle le premier et part en éclaireur pour « tester » le ciel : pas de lever de soleil magnifique, mais de la grisaille avec une visibilité tout de même correcte et peu de vent. Il faut se grouiller de passer vers le sud car des CU bas sont annoncés et risquent de nous compliquer la tâche à mi-journée.
Les pendulaires partent ensuite, puis les 3 axes. le Sky de Philippe et XXX nous accompagnera jusqu’à Beaune.
On y est en 2 heures, accueillis par l’équipe sympathique du club ULM de Beaune qui nous a concoctés un petit déjeuner qui ressemble plutôt à un déjeuner copieux. La dégustation des vins locaux sera pour une autre fois. Certains complètent leur plein.
Sans trop tarder, on reprend le ciel vers Romans : parcours plus mouvementé avec quelques gouttes et en talonnant les nuages pour passer au dessus des zones TBA R45.
Entre équipages, on se parle beaucoup en vol. Serge a choisi de passer sous les zones TBA ; il s’inquiète de ne perdre personne. « Comment ça va l’équipe des braves ? ». Avec son super Gyro, il a toujours de l’avance et peut nous annoncer la météo réelle ou conseiller sur la route. Même chose avec Christian qui file avec le Ninja et commente l’état des vaches. En survolant la Bourgogne, elles sont rares et il faut bien choisir sa stratégie entre les sommets et les coteaux couverts de vignes. Malgré ces soucis, à deux pilotes, c’est beaucoup plus facile et moins fatigant ; ça doit être plus dur pour ceux qui sont seuls à piloter. Chacun donne sa position et signale s’il a un visuel sur un copain (voir et éviter…).
On contourne soigneusement Lyon par l’Est (les vaches sont meilleures) pour éviter d’emplafonner les zones.
Arrivée à Romans sans encombre. Le club local a tout mis en œuvre pour accueillir le Tour 2010 : emplacement bien délimités, organisateurs en costumes de scout pour nous guider, tenir la buvette et la vente de merguez. Les bagages et les sanitaires sont déjà là. On installe notre premier bivouac autour de l’avion bien arrimé au sol.
Toilette et soirée sympa sur la place de Romans avec toute l’équipe ; coucher pas trop tard.
2ème jour, vendredi : enregistrement des équipages et briefing général La FFPLUM et le club de Romans se sont mis en quatre. Vérification des papiers du Sky et des pilotes, et distribution du cahier de vol, du badge, de la casquette et de la jaquette FFPLUM tour 2010.
Ça a un petit air de rallye national assez flatteur ; attention aux chevilles ! Nous collons fièrement notre numéro 70 sur le nez du Sky. Nous communiquerons sur la fréquence du tour avec ce numéro.
On refait le plein. La journée se passe calmement à se balader entre les avions et à regarder les autres équipages atterrir.
La soirée est marquée par le briefing pour l’ensemble du parcours et pour le vol du lendemain : nous aurons les mêmes types d’interventions tout au long du parcours pour nous sermonner et nous conseiller selon les cas : la sécurité et la technique des vols, la météo, le parcours à suivre et ses difficultés, les interdits et les obligations, etc…
3ème jour, samedi : ROMANS – ALES – MILLAU Nous décolons en cadence orchestrée par le directeur des vols à quelques secondes les uns des autres pour nous retrouver en vol. C’est impressionnant tous ces équipages disciplinés (ou pas) qui partagent les mêmes règles, les mêmes précautions, la même passion !
En quittant la vallée du Rhône, les vacanciers s’entassent tout petits sur l’autoroute. MdR.
Le massif central est extraordinaire : la vallée de l’Ardèche se déploie devant nous. André filme à tours de bras.
On file ente les montagnes en repérant les quelques vaches fiables. Les plus belles sont sur les plateaux. On s’imagine plein de petites pistes privées secrètes rien qu’à nosu. Nous survolons la Cèse, la vallée du Gardon au niveau d’Ales ; toujours superbe.
Les zone TBA sont fermées ; les militaires ont fait un effort. La jonction jusqu’à Millau se fera tranquillement. On est toujours à vue les uns des autres avec Christian sur le Ninja et Serge et Geneviève dans le Gyro. On se raconte le paysage en vol. C’est magnifique. On fait des détours pour visiter. Abîmes de l’Hérault. Etape à Saint Affrique sur une petite piste perdue toute en pente ; ça a été technique pour se poser. Retour vers millau. Vive le GPS ! ; survol du viaduc (indispensable et spectaculaire).
Sur la fréquenc inter-pilotes on guide Serge qui n’a pas la carte VAC de Millau. Mais Christian n’est pas sur la fréquence. Il va falloir qu’on les reprenne en main tous les deux !
Petite surprise à Millau : on nous annonce que le camion des bagages est tombé en panne. Donc petit suspens. Mais la FFPLUM se démène pour résoudre tous les probèmes et après dîner on récupère notre couchage et le reste.
4ème jour, dimanche. MILLAU – BELVES – CABANAC La belle brune qui nous explique la météo tous les matins nous annonces des orages aprsè Belvès. Les instructions sont de décoller au plus vite pour ne pas tomber dans ce front agité. Nous faisons l’imasse sur le petit déjeuner.
Le ciel est effectivement « difficile ». On ne s’attarde pas en vol. L’un suit la route sur la carte et le GPS . L’autre est au contrôle de la machine. On sera rodé pour le mauvais temps après ça.
Arrivée à Belvès sous de gros CU. Le tonnerre gronde pas loin. Le ciel se bouche à l’Ouest.
Christian, qui vole avec un jeune élève pilote, arrive le dernier sous les premières gouttes. L’élève doit être bien baptisé.
Serge, qui a choisi de lambiner, a averti qu’il s’était posé à Villefranche-de-Rouergue.
On installe la tente. Merguez en attendant l’éclaircie. André fait une sieste sous l’avion.
A 17h30, feu vert pour redécoller vers Cabanac.
On part en même temps que Christian pour se retrouver en route à La Réole sur Garonne où se déroule une épreuve de précision. On en profite pour faire une ballade aérienne le long des petites rivières. On repère les « châteaux bordelais » et de sympathiques petits villages ; vignes à perte de vue. A La Réole, la petite piste est encastrée entre les maïs et paraît très courte ; on peaufine notre arrivée et notre atterrissage ; on s’arrête à mi-piste.
5ème jour, lundi. Pause « L’équipe des braves » décide d’aller passer la journée à Arcachon. Belle piste avec une tour de contrôle un peu délabrée et une contrôleuse super accueillante qui nous félicite, en tant qu’ULM, pour avoir su respecter le point d’entrée et le parcours vers le tour de piste.
Philippe, qui est de la région, nous présente toute sa famille venue pour des baptèmes de l’air.
Taxi vers le bord de mer. Repas devant la plage : super sympa. Détente. Et retour par la côte, vue sur la dune du Pyla, vol sur le bassin d’Arcachon, vue sur les parcs à huitres…
CABANAC – Saint-Pierre-d’Oléron Parcours très contraints par la direction des vols : contourner la CTR de Bordeaux par l’Est en tirant vers Libourne, éviter impérativement les aérodromes de Soulac et Royan.
Tout en respectant ces consignes, nous décidons de suivre la Gironde jusqu’à la pointe de la Courbe. Le paysage est splendide : petites îles, jolies plages, petits ports bien ordonnés… Les vaches sont sans doute un peu théoriques mais on prend bien soin d’être toujours à portée de terre en plané.
Le temps est calme. Le Sky vole tout seul. Nous prenons plein de photos. on fait un bout de chemin à côté de Philippe qui nous dira, après coup, qu’il était en panne radio. Parcours sans souci jusqu’à Saint-Pierre.
Mer 04, Saint-Pierre-d’Oléron. Repos Nouvelle ballade dans le Bordelais.
Nous donnons par radio le chrono à Christian qui fait le parcours de précision sans sa montre ! Nous volons de château en château. Sites charmants mais peu de vaches entre les vignes. Nous rejoignons Christian et Serge à Hussault, petit AD où se passe la compétition de précision.
Vu mon attérro avec un petit vent de travers, je ne suis pas près de faire des points. On y pensera au prochain tour de France.
Un concurrent a cassé son hélice sur un plot de taxiway. Le pauvre ! Bon à savoir pour les autres. Il trouve une bipales de rechange dans le hangar du club local. Imaginez la même chose sur un avion !
On nous annonce qu’une panne moteur a contraint un pendulaire à se poser au bord de la plage. On saura plus tard qu’un canot a pu tirer le matériel hors de l’eau mais la traction et les frottements ont esquinté le charriot et l’hélice. La presse va encore délirer sur les ULM.
Au retour, vol en patrouille avec Serge et Christian.
A Saint-Pierre, le volontaire qui distribuait l’essence a décidé de bouder. On attendra.
Le temps tourne à la bruine. On tourne en rond dans le camp en regardant quelques machines anciennes présentées par le club local.
Soirée western-music organisée par la FFPLUM et le club local. Très sympa mais peu de spectateurs à cause du temps. Coucher tôt.
Mercredi 4, Couhé, Le Blanc, Levroux parcours tranquille, vol en formation, étape au Blanc pour découvrir le club de parachutage dont nous parle souvent André.
2 magnifiques Pilatus, très belles installations, super ambiance très trchnique. Mais on ne pourra pas sauter ce soir à cause du vent.
Survol des étangs de Sologne. Arrivée à Levroux. La poursuite vers Nangis ne pourra pas se faire ce soir car la région parisienne est sous la pluie.
Jeudi 5, Levroux – Nangis Petit matin sous ciel de traîne avec des rafales à 50km/h. On tourne en rond en attendant le feu vert des organisateurs.
11h00. Le beau temps est de retour avec encore pas mal de vent. Les équipages décollent à quelques secondes d’intervalles cadencés par le directeur des vols.
Le parcours est super simple, mais on annonce du mauvais temps pour demain. Les organisateurs décident de faire étape directement à Nangis.
Après le décollage, nous nous sommes donné rendez-vous dans le ciel avec « l’équipe des braves ».
Parcours sympa jusqu’à Valençay oú on se pose sur une petite piste privée à l’improviste. On est accueilli par Vick, le propriétaire, qui nous présente sa base (à vendre) : chambres d’hôte sympa, petit musée de l’ULM : la première aile delta, un Pelican (machine rare et étonnante qui ne décroche pas…)…
Étape suivante à Mondreville pour suivre les épreuves de précision ; atterrissage assez sportif par fort vent de travers ; petit bavardage au soleil en regardant les concurrents. Serge fait un super score.
Arrivée à Nangis en fin d’après-midi. Olivia, toute contente, nous rejoint pour finir le tour avec nous.
vendredi 6, Nangis – Romans-sur-Isère retour sans histoire. C’est le même parcours que celui du premier jour mais avec une météo plus facile.
Grosse fête très chaleureuse à l’arrivée. Cadeaux du club local. On a l’imrpession d’avoir fait un périple de plusieurs semaines.